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Syment organise la première AG sur la blockchain

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Il y a quelques jours, la start-up Syment a organisé la première assemblée générale de copropriétaires sur la blockchain. Une première mondiale dont la portée est cependant limitée par la législation française.

Syment organise la première AG sur la blockchain
Syment organise la première AG sur la blockchain

Il y a quelques jours, la start-up Syment a organisé la première assemblée générale de copropriétaires sur la blockchain. Une première mondiale dont la portée est cependant limitée par la législation française.

La blockchain continue de faire parler d’elle. Lors du MIPIM Proptech de juillet, la start-up Olarchy avait reproduit, pour la première fois, une vente immobilière sur la blockchain. Après la transaction, c’est au tour de la gestion immobilière de passer par cette nouvelle technologie de stockage et de transmission d’informations décentralisée. Pour la première fois, une assemblée générale de copropriétaires a été organisée sur la blockchain publique française Ethereum. L’opération a duré cinq jours, du lundi 24 septembre, 8h au vendredi 28, 17h, pour permettre à l’ensemble des copropriétaires de voter en ligne sur la plateforme Syment, dans l’onglet « consultation » dédié. À la clôture du vote, vendredi soir, « loutil a automatiquement encrypté lensemble des votes et de la consultation sur la blockchain  », explique Guillaume Perrodin, co-fondateur de Syment.

Une première encourageante

C’est le cabinet Folliot, client de Syment depuis ses débuts en 2017, qui s’est prêté au jeu pour l’une de ses copropriétés de 12 lots basée à Saint-Lo (Manche). Le syndic a appelé ses copropriétaires un par un pour les prévenir de l’opération. La gestionnaire du syndic a réalisé une vidéo de quelques minutes pour expliquer l’ordre du jour de l’assemblée générale qu’elle a posté sur la plateforme. Elle a également pu échanger avec les copropriétaires via un forum et déposer des documents nécessaires au vote des copropriétaires comme des devis de syndic. Le renouvellement du syndic était l’un des dix votes prévus lors de cette AG un peu extraordinaire.  Les retombées de l’opération sont plutôt encourageantes. « Certains copropriétaires qui ne se déplacent jamais en AG ont participé et posé des questions via loutil en ligne », s’étonne Anthony Folliot, gérant du cabinet Folliot. Avant d’ajouter : « Cette initiative a eu un effet très positif sur notre image, cela montre que nous cherchons à innover, à nous améliorer, à proposer de nouveaux services. »

La limite législative

Cette réélection, ainsi que les 10 autres votes ont beau être encryptés sur la blockchain, ils n’ont pour l’heure qu’une valeur informelle tant que la loi du 10 juillet 1965 ne change pas. Et pour cause : elle oblige l’organisation d’une assemblée générale physique dans la localité de la copropriété. La pré-AG sur la blockchain offre néanmoins la possibilité de procéder, en amont, aux votes que l’AG physique n’aura plus qu’à valider. « Nous pouvons imaginer que lon gagne du temps en AG, estime Anthony Folliot, et que lAG en tant que telle ne devienne plus quune simple formalité.  » À moins que la réforme de la copropriété qui va de pair avec celle de la loi pour l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN) en cours n’ouvre la voie à d’autres possibilités… C’est ce qu’espère Guillaume Perrodin, qui présentera cette expérimentation dans le cadre d’une table ronde lors du salon RENT 2018.

Elodie Buzaud